Publié le mercredi 02 juin 2011à 11H48
Les BTS "MAI" ont imaginé une bineuse bio fonctionnant avec une
caméra.
Les élèves de BTS "CRSA" Conception et ralisation de systèmes automatiques ont imaginé une machine à désherber avec des flammes pour remplacer les produits chimiques. Un exemplaire unique!
Photo J-P.T.
"Il nous a fallu partir d'une machine existante - en l'occurrence une bineuse - pour la transformer complètement, explique Frédéric Artaud, chef de travaux dans l'établissement. Néanmoins, pour l'utiliser, cette bineuse nécessitait deux personnes. Une qui conduisait le tracteur et une autre se trouvant sur la bineuse pour adapter finement la trajectoire des griffes, de manière à biner seulement entre les rangs".
L'oeil de la caméra
Le défi des élèves du seul BTS industriel de Manosque (niveau Bac +2) était donc d'adapter l'outil pour qu'il puisse fonctionner non plus à deux personnes, mais avec seulement avec le pilote du tracteur.
"De plus - cerise sur le gâteau - poursuit le chef de travaux, nous devions aussi imaginer comment désherber par brûlage, tout en protégeant les plants. Nous avons donc introduit une innovation technologique, bien en rapport avec l'enseignement dispensé ici, en plaçant une caméra sur un vérin hydraulique. De cette manière, le pilote de l'engin peut gérer la trajectoire très finement depuis son poste. Car le but d'un tel engin est de suivre un sillon sur une grande distance. On est là tout de même dans un prototype imaginé pour de grandes surfaces de culture biologique. Mais c'est un potentiomètre qui permet de suivre le sillon; ça ne se fait pas automatiquement!
En fait, le pilote a une vision du réel du terrain, via une caméra, et c'est lui qui dirige les brûleurs vers le terrain en les orientant, suivant les indications fournies par la caméra. "
Un exercice qui fascine
Il fallait également utiliser l'espace disponible sur la bineuse pour embarquer les brûleurs, les deux bouteilles de gaz et les systèmes de protection au feu des plans.
Et les lycéens manosquins ont relevé le défi. Aujourd'hui, l'engin fonctionne en pays dignois, où il est en séries de tests sous la conduite de M.Molling. "On ne fait jamais de série,explique Frédéric Artaud. Nous sommes sur des modèles uniques, à l'image d'une machine à trier les olives pour M. Adamo à Volx."
Jean-Pierre TISSIER (jptissier@laprovence-presse.fr)